91. Contre-Modèle Ontique

        


            

         L’ambivalence et sa sœur siamoise qu’est l’équivocité sont impossibles à déstabiliser. Il s’agit là, de façon irrémédiable, du Pluriel placé au cœur de l’Un.


         La durée d’investigation entraîne la prégnance source d’intime conviction encore plus intime ; l’imprégnation à son tour, engendre l’intermittence qui dit ce qu’est le réel ou décide de son strict contraire sur la même focalisation concrète. Ceci explique pourquoi le réel transfiguré alors en fiction « durable », se contredit l’instant d’après. On prendra pour exemple les paysages alpins dont la beauté des images projetées agrémentées d’un commentaire averti, réengendre, au gré de l’émotion intense, l’idée du réel par le beau qui s’était éclipsée l’instant d’avant par la conviction que le réel est, somme toute, une fiction.

        Le mot-clé, c’est donc l’Intermittence qui conduit malgré elle à l’impossibilité aux choses à cause de l’absence définitive d’univocité. Or, l’univocité ou encore l’Un, la singularité totale, c’est la recherche permanente et forcenée du Philosophe sur le calendrier des siècles ; c’est aussi, à bien y regarder, la recherche forcenée des autres disciplines dites scientifiques ou dites exactes...

        Ontiquement parlant, L'Être d’Une Chose synonyme du chiffre Un que l’on s’échine à vouloir détecter, reste un Impossible De Tous Les Instants ; et donc, si l’Un n’existe pas une fois pour toutes, si le Pluriel est au cœur de l’Un parce que celui-ci se dédouble à l’infini, la particularité arithmétique dont la suite des nombres scinde les séquences par des coupures tranchées entre chaque chiffre, est fausse. Du coup, dans leur globalité les Mathématiques n’existent pas en tant que telles ; elles sont, au même titre que la Philosophie, une production de la Pensée Globale. Ce n’est donc que par commodité, pour des raisons purement didactiques et selon des catégories artificielles, ici encore,  que l’on oppose les mathématiques aux matières littéraires dont fait partie la philosophie.

        Mais c’est la supériorité de la philosophie sur les mathématiques de pouvoir dire çà avec un raisonnement fait de la chair des mots et une réponse autre que celle, impossible, des équations.

         Outre çà, l’Intermittence qui, sur Un Même En Ailleurs Situé, dit tantôt le Réel tantôt la Fiction, n’est pas, pour nous, par l’alternative qu’elle implique à chaque fois, une situation d’égale importance au nom de la stricte symétrie qu’indiquent ses deux termes, car à cause de la répétition et de l’intensité sur la durée à se promouvoir sur un même corpus d’idées localisées, le spectre total où réside la Pensée est imprégné d’une tendance lourde, d’une inclinaison irréductible, d’un penchant irrédentiste à privilégier le versant de l’idée selon lequel le Réel se résout au bout du compte, au-delà de l’étape d’un méta-niveau d’observation, à dix contre un de son contraire et à un ultima niveau scrutateur, en Fiction.

                                                                                         Guy Paradoxe



                                                                                                                           Rédigé en 2014

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