990. L’Impossible Mère Nature qu’on évoque malgré tout.

          



          
          L’Essence d’une chose inerte et amorphe chargée d’une intention est déjà impossible à définir du seul fait qu’elle se classe a priori dans la grande famille des objets animés et perd son statut de chose inerte, alors que l’on sait, de surcroît, cette classification être elle-même arbitraire.

            Le caméléon des sables du Namib nous apparait comme le type même d’une parfaite et impressionnante adaptation d’une espèce animale à son environnement voulue par Mère Nature, bien qu’on ne sache pas en vertu de quelle motivation cette dernière a engagé un tel dessein.

           Le scénario de vie de cet animal est flagrant en même temps que très   stéréotypé ; le processus de chaque séquence de son intervention dans le biotope fait penser à une intelligence d’ordre programmatique et préinscrite en même temps que nous y trouvons beaucoup de génie en flottaison dans l’air.

          Attardons-nous à présent sur le cas d’Homo Bipedus. Pourquoi, à brûle-pourpoint, le plaçons-nous au sommet d’une gradation faite de plusieurs centaines de degrés et de toute l’évolution du règne animal, pour en faire un phénix de la notion de vie ? ?  

          Homo Bipedus ne maîtrise pas le Monde et encore moins l’Univers puisque des questions aussi fondamentales que la mort ou la souffrance ne seront jamais résolues, pas plus que ne le sera la question des cataclysmes périodiques. Sa vocation aussi, par Sciences interposées, à repousser à l’infini les limites des choses à maîtriser font que celles-ci, précaires par excellence, instaurent une discontinuité fondamentale dans sa propre cohésion, un hiatus empêchant à sa parfaite dimension de se réaliser ou à son accomplissement total de s’établir.

          Cet état de fait le rapproche de façon considérable du caméléon namibien puisque cela semble le mettre lui aussi à la merci de Mère Nature.


         Au-delà de la réapparition itérative de ses nouvelles générations,  Homo Bipedus reste éphémère. Il est de toute façon programmé pour s’effacer avec la disparition définitive de l’astre du jour, une fois celui-ci éteint ; ce constat-là, est une raison supplémentaire de pouvoir trouver une extrême similitude entre Homo Bipedus et le Caméléon Des Sables au-delà de l’apparence instantanée, au-delà de ce qui saute aux yeux, s’agissant du caméléon : « manger ou être mangé » dans un laps de temps  très court et a contrario de ce qui paraît prévaloir pour l’énergumène précité.

          Pourquoi, au lieu d’une différence très importante de degrés d’évolution entre le caméléon et l’homme placés sur une même échelle, ne considérerions-nous pas plutôt ces deux espèces comme placées sur 2 échelles parallèles, où l’une comme l’autre, serait programmée par Mère Nature pour répondre à deux scénarios de vie différents, l’un très stéréotypé et flagrant, l’autre très modulé et beaucoup moins flagrant au premier coup d’œil (mais dont on sait que ce coup d’œil est trompeur) ??


                                                                                      Guy Paradoxe


                                                                                                                                                                            Rédigé en 2016


1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup ce texte. Et sa conclusion est séduisante : Sortir de ce besoin de hiérarchiser les espèces, voir notre réalité vivante comme un maillage subtile bidimensionnel, voilà qui me plait ! L'image du parallélisme me questionne cependant. Deux lignes parallèles ne se croisent jamais, exact ? Alors que le scénario de vie du caméléon des sables du Namib pourrait bien croiser celui de l'Homo sapiens dont nous sommes (probablement d'ailleurs lors d'une catastrophe dont nous sommes devenus les maîtres...). Qu'en pensez-vous ? Ou peut-être confonds-je scénario de vie et destinée.

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