L’Essence d’une chose inerte et amorphe chargée d’une intention est déjà
impossible à définir du seul fait qu’elle se classe a priori dans la grande
famille des objets animés et perd son statut de chose inerte, alors que l’on
sait, de surcroît, cette classification être elle-même arbitraire.
Le caméléon des sables du
Namib nous apparait comme le type même d’une parfaite et impressionnante
adaptation d’une espèce animale à son environnement voulue par Mère Nature,
bien qu’on ne sache pas en vertu de quelle motivation cette dernière a engagé
un tel dessein.
Le scénario de vie de cet animal est flagrant en même temps que très stéréotypé ; le processus de chaque séquence de son intervention dans le biotope fait penser à une intelligence d’ordre programmatique et préinscrite en même temps que nous y trouvons beaucoup de génie en flottaison dans l’air.
Attardons-nous à présent sur le cas d’Homo Bipedus. Pourquoi, à
brûle-pourpoint, le plaçons-nous au sommet d’une gradation faite de plusieurs
centaines de degrés et de toute l’évolution du règne animal, pour en faire un
phénix de la notion de vie ? ?
Homo Bipedus ne maîtrise pas le Monde et encore moins l’Univers puisque des
questions aussi fondamentales que la mort ou la souffrance ne seront jamais
résolues, pas plus que ne le sera la question des cataclysmes périodiques. Sa
vocation aussi, par Sciences interposées, à repousser à l’infini les limites
des choses à maîtriser font que celles-ci, précaires par excellence, instaurent
une discontinuité fondamentale dans sa propre cohésion, un hiatus empêchant à
sa parfaite dimension de se réaliser ou à son accomplissement total de
s’établir.
Cet état de fait le
rapproche de façon considérable du caméléon namibien puisque cela semble le
mettre lui aussi à la merci de Mère Nature.
Au-delà de la réapparition itérative de ses nouvelles générations, Homo Bipedus reste éphémère. Il est de toute
façon programmé pour s’effacer avec la disparition définitive de l’astre du
jour, une fois celui-ci éteint ; ce constat-là, est une raison
supplémentaire de pouvoir trouver une extrême similitude entre Homo Bipedus et
le Caméléon Des Sables au-delà de l’apparence instantanée, au-delà de ce qui
saute aux yeux, s’agissant du caméléon : « manger ou être
mangé » dans un laps de temps très
court et a contrario de ce qui paraît prévaloir pour l’énergumène précité.
Pourquoi, au lieu d’une différence très importante de degrés d’évolution
entre le caméléon et l’homme placés sur une même échelle, ne
considérerions-nous pas plutôt ces deux espèces comme placées sur 2 échelles
parallèles, où l’une comme l’autre, serait programmée par Mère Nature pour
répondre à deux scénarios de vie différents, l’un très stéréotypé et flagrant,
l’autre très modulé et beaucoup moins flagrant au premier coup d’œil (mais dont
on sait que ce coup d’œil est trompeur) ??
Guy Paradoxe
Rédigé
en 2016
J'aime beaucoup ce texte. Et sa conclusion est séduisante : Sortir de ce besoin de hiérarchiser les espèces, voir notre réalité vivante comme un maillage subtile bidimensionnel, voilà qui me plait ! L'image du parallélisme me questionne cependant. Deux lignes parallèles ne se croisent jamais, exact ? Alors que le scénario de vie du caméléon des sables du Namib pourrait bien croiser celui de l'Homo sapiens dont nous sommes (probablement d'ailleurs lors d'une catastrophe dont nous sommes devenus les maîtres...). Qu'en pensez-vous ? Ou peut-être confonds-je scénario de vie et destinée.
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