Sensé nous apporter une meilleure maîtrise du monde, fondamentalement, en regard des Universaux, le Développement Scientifique est lui aussi Un Leurre.
Contrairement aux apparences pourtant terriblement prégnantes sur les esprits de nos contemporains, le processus d’investigation scientifique appliqué à un domaine donné n’est pas cumulatif de ses résultats, des connaissances ou des savoir-faire qu’il produit et institue, mais bien au contraire, substitutif. Sur la très courte durée, l’impression est celle de connaissances additionnelles renforçant en volume le corps initial de déductions logiques et de validations des hypothèses.
Au contraire, sur l’étendue du temps long préservé du cancer de l’immédiateté dont se gargarisent en continu les médias, sur l’étendue de la durée qui seule compte pour une observation sérieuse finalement, ce qui est pertinent, c’est à chaque fois, ce qui situe le corps de connaissances établies depuis le débouché de la nouvelle séquence de recherche et l’obsolescence définitive du corpus de connaissances antérieures.
Or, c’est ce déni de l’acquis au profit du fugitif, mais aussi ce refus implicite d'acter l’Accomplissement Définitif comme aboutissement en un lieu situé, ce déjugement de la croyance elle-même, déjugement itératif, cadencé sur le fil de l’Infini Par Essence Sans Borne, qui, hors des sentiers du conformisme sociétal bien gras, contraint le bon sens ultra-minoritaire et rarissime associé à l’intuition de haut vol, à décréter que le processus scientifique attaché à un domaine d’investigations données, est un infini phénomène substitutif fait de strates insensiblement dégradables des connaissances.
Etant remis en cause dans sa validité fonctionnelle même au sein du milieu, l’élément de connaissance qui, à chaque fois et très localement, résulte de ce protocole dit scientifique et qui est défini par sa désignation spécifique, perd, un peu plus tard, ce qui faisait jusque là son mode opératoire ; « la chose » (en tant que pouvoir de résultat ou prétention de ses implications sur l’ensemble d’un contexte « matériel » aux frontières ouvertes) n’est donc plus « la chose », celle dont on avait auparavant fixé les contours précis. Les déterminants de la chose ont donc été sérieusement revisités pour être décrétés inappropriés, (or, l’idée de progrès est liée à l’idée de la chose de science accomplie, celle qui n’était pas encore déterminée l’instant d’avant son accomplissement ou sa découverte). Cette chose là rejoint et se confond en cela à l’idée profane, grand public, non scientifique, de « la chose » localement définie, de façon « empirique » et sujette au seul caprice des dieux quant à la réalité bien réelle de son établissement, de sa consistance, en somme.
Guy Paradoxe
Rédigé en 2012
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