Réflexions éparses à propos du Big Bang.
Compte tenu de l’extrême éloignement
pour ce faire, du choix des unités de mesure dicté par une échelle de temps
démultipliée, difficile à comprendre chez un esprit à peine grand public,
l’observation des étoiles et autres objets célestes indique que ce que l’on
voit sont des objets tels qu’ils étaient dans le passé lointain, beaucoup
d’entre eux ayant disparu depuis.
Aussi fascinante soit-elle, et elle
l’est, l’Astronomie est donc une discipline reine de l’illusionnisme, ou
encore, reine de la fiction en guise de réalité concrète puisque ce que l’on
voit ou appréhende à l’instant présent, n’existe pas.
S’agissant du Big Bang proprement dit,
les théoriciens de ce modèle cosmologique aux nombreuses variantes ont partiellement
modifié leur argumentaire initial et leurs justifications après s’être rendu
compte de certaines grosses incohérences et absurdités qu’il contenait. Par
exemple, ces chercheurs ne parlent plus d’explosion primordiale. Celle- ci est
en effet absurde, - sauf peut-être dans
une acceptation très restrictive ou très réductrice dont ces scientifiques ont
le secret pratique pour pouvoir étayer et maintenir leurs thèses - puisque toute explosion petite ou grande
implique des ingrédients pour qu’elle puisse avoir lieu et donc oblige à la
préexistence d’une matière, quelle qu’en soit sa teneur, avant donc le moment
du début lui-même, avant l’instantané, moment a fortiori chargé de la
consistance matérielle.
Ceci donc, émanant des concepteurs, est
tout aussi absurde, pour une conscience raisonnablement éveillée que
l’affirmation de l’existence d’un lieu supposé fixant cette faramineuse
explosion cataclysmique présumée.
Sur un autre plan, sauf si l’on précise
qu’il ne s’agit bien que de la partie observable du Cosmos, quasi synonyme, du
reste, de l’idée d’univers primordial -
mais sans que les concepteurs entretiennent en permanence, comme c’est le cas
ici, l’ambigüité, par des subtilités sémantiques et de nouvelles contradictions
insolubles - l’idée d’un début de
l’Univers est en soi absurde et inconcevable. Il n’y a que des chercheurs de très
haut niveau dont la concentration mentale est ultra focalisée et obnubilée par leur objet d’étude pour
croire le contraire. En effet, l’idée du début d’une chose ne peut se
comprendre qu’à la condition de prendre en compte l’antériorité de fait d’une
autre chose lui préexistant en amont et aussi par rapport à un tout
« matériel et concret » déjà là, un contexte du monde, un
préétablissement enrobant donc.
Or, après nous avoir dit que le Big Bang
est associé à tous les thèmes qui, sans préjuger de l’existence d’un
« instant initial » ou d’un commencement à son histoire , décrivent
notre Univers, les interprètes de ce modèle, à peine un peu plus tard après
cette mise au point, nous indiquent dans une contradiction majeure, que
l’univers d’aujourd’hui, a plus de 13,8 milliards d’années, et à propos de la
nucléosynthèse primordiale, que 380 000 ans seulement après le Big Bang
les étoiles et les galaxies n’existaient pas encore, qu’à cette époque seul un
plasma d’électrons et de noyaux atomiques occupaient l’espace.
Malgré leurs dénégations donc et leurs
innombrables contorsions dialectiques, tout en jouant sur la confusion entre
notre univers et l’Univers, ces interprètes attribuent bien, coûte que coûte un
commencement à ce dernier.
Dans sa totalité imaginée, bien au-delà
de sa simple petite portion observable, aussi vaste soit-elle, l’Univers, par
essence, est intemporel ou éternel en même temps que définitivement mystérieux,
puisque l’espace et le temps s’y confondent à l’infini, que sa géométrie
bouleverse de fond en comble la géométrie euclidienne ou pythagorrienne.
L’Univers est finalement indéfinissable en même temps qu’incommensurable ;
il concentre et est en même temps, lui-même, la totalité d’un Prédéterminisme
Universel De Nature Inconnue.
L’Entendement Humain ne peut donc lui
attribuer un début comme dans ce modèle du Big Bang ou lui supposer une fin par
la déduction implicite que nous impose une symétrie. Ce serait absurde.
L’idée d’un début ou d’une fin peut à la
rigueur se concevoir, à l’échelle ordinaire, grand public, mais uniquement par
rapport à une totalité de choses qui engloberait la chose dont on cherche à
déterminer le début ou la fin. On peut par exemple parler du début ou de la fin
des vacances ; il est déjà plus hasardeux de parler du début d’une maladie
puisqu’il y a dans l’organisme toute la part d’incubation invisible précédant
la phase de maladie déclarée. Il est encore plus hasardeux de parler du début
d’une vie humaine puisque la vraie naissance de l’enfant s’effectue bien avant
d’avoir vu le jour, non seulement pendant la gestation in utero mais déjà avant
même la conception mettant à contribution les deux parents biologiques par le
biais des potentialités spécifiques à caractère «présexuel» et non encore
matures de chacun d’eux. On peut même pousser l’argumentation jusqu’à la prise
en compte des antécédents biologiques ou héréditaires depuis l’amont, de chacun
des 2 parents, ce qui nous conduit vers un continuum où les déterminations
séquentielles se perdent.
L’Univers, lui, est immuable très
au-delà de toutes les constructions scientifiques, même les plus élaborées à
son sujet, et qui, à force de surenchères rationnelles ou de dialectique ultra
pointue et audacieuse, se perdent en contradictions et nous ramènent, par
effondrement, au point zéro du raisonnement positif et de ses attendus.
Et lorsqu’à propos du Big Bang on parle
d’un instant primordial scellant la naissance de l’Univers, ce n’est là qu’une
commodité formelle de langage ou encore un simple quasi postulat de départ pour
l’observation. Car plus ces théories sont construites et fines, plus elles
matérialisent et surdéterminent les catégories sémantiques qui entrent dans
leur démonstration et leurs schémas pour les affilier au principe du
concret ; les mathématiques extrêmement savantes dont elles se servent et
se nourrissent perdent elles-mêmes, à l’usure, leur statut de discipline
abstraite ; du coup, dans leur griserie et leur surenchère permanente et
jusqu’au brutal changement de paradigme qui, inéluctablement, les guettent un
jour, ces théories se leurrent en en oubliant les valeurs abstraites,
incontournables, réitératives, qui doivent impérativement réinvestir La
Pensée ; elles oublient ce que, en somme, nous dicte l’Inconnu, mais aussi
et surtout, ce qui relève de l’Inconnaissable Majeur, ou mieux, de l’Incognoscible.
Affublée de son cortège de variantes, la
Théorie Phare du Big Bang n’est jamais qu’une théorie, un modèle, un montage susceptible
à son tour d’être remis en question ; ce modèle n’est qu’une structure
dans laquelle tout énoncé de la théorie devrait être vrai, mais qui ne l’est
même pas à cause des fluctuations ou des
nombreuses variantes de la théorie elle-même. Concernant la remise en cause, de
nombreuses questions cruciales non résolues sont ici déjà à l’œuvre.
Les traducteurs hautement autorisés nous
affirment qu’il est possible, aujourd’hui, d’avoir une vision unifiée du
contenu matériel, de l’évolution ou de la structure de l’univers pour compenser
l’absence d’ajustement d’un certain nombre de paramètres à des valeurs
inattendues trouvées et proposées dans le modèle du Big Bang. Nous ne les
croyons pas et pensons que ce dernier concept pose plus de problèmes qu’il n’en
résout. Parmi eux, il y a le problème de l’horizon, celui de la platitude,
celui des monopoles, celui de la formation des structures.
Mais il y a aussi ce tour de force
phénoménal opéré par les dits interprètes très spécialisés : leurs
extrapolations destinées à compenser les incohérences que nous dénonçons sont
telles qu’ils sont parvenus à installer dans les esprits la trouvaille farfelue
d’un nouveau concept post univers en guise de réalité réaliste, celui de
Multivers, une superstructure enserrant dans ses griffes une infinité d’univers
aux propriétés, paraît-il différentes et incompatibles entre elles, ce qui, du
coup, rabaisse d’un bon cran l’idée d’Univers, puisque, de façon très
restrictive, cette dernière ramène l’Imaginaire Fondamental, celui capable
d’imaginer un au-delà « physique » inimaginable, à la fois contenu et
contenant mais bien là, d’imaginer un au-delà à l’imaginable, donc, ramène
l’Imaginaire Fondamental à la portion congrue du seul volume global et
englobant de l’ensemble des amas , ou des amas d’amas de galaxies répertoriées,
à la colossale marge d’erreur près, des mesures astronomiques.
A peine le savant à l’œuvre est-il en
quête de trouver, que son irrésistible besoin de découvertes concrètes, crée la
surenchère permanente dans la recherche de résultats objectifs et donc concrets ;
c’est ce phénomène inscrit comme une véritable addiction, qui a poussé ces
géniaux imbéciles découvreurs du soi-disant Big Bang, à recroqueviller
l’univers dans des limites étroites alors qu’il était jusque là, par définition
et par essence, extravagant, sans frontières dans toutes ses dimensions à peine
pressenties. Grâce à cette brillante et stupide tricherie intellectuelle, grâce
à ce tour de passe-passe fumeux, ils ont enfin pu se précipiter pour puiser
dans la profusion d’objets célestes désormais mis à leur portée, ils se sont
empressés de meubler, d’agencer, de décorer à leur guise l’intérieur de cet
habitat idéal, habitat idéal parce que le cadrage matériel y est nettement plus
commode, moins stressant, plus rassurant que le flou artistique à l’état pur…
Le cognitif est intrinsèquement
inductif, nous savons bien.
Un tantinet, nous prolongeons l’annexe
en guise de petite dérive volontaire.
Pour l’imagination ultime teintée de
représentations elles-mêmes ultimes, à ce stade du sondage et en rapport à
l’idée de galaxie tout à l’heure évoquée, il devrait y avoir la hiérarchie
suivante : au sommet, le Mystère Total que symbolise l’Univers sans borne
dont, précisément, on repousse graduellement mais à l’infini, les frontières,
mystère total et conjoint de celui-ci en tant qu’il est le contenant d’objets
figurés dont certains sont très étranges, ceux-ci lui donnant du même coup une
dimension volumique ; en dessous du sommet de la hiérarchie se situe un
foisonnement d’objets figurés tels que les galaxies, devenues un peu moins
mystérieuses au fil du temps et un peu plus accessibles à présent, pour le
point central et universel de l’observation terrestre qu’est le chercheur
spécialisé et du seul fait que ces nébuleuses sont déjà objeifiées ou cataloguées
comme telles.
Tout en nous méfiant du délire, nous
pensons que, sur un plan purement spatial, la sensation de mystère décroît donc
au fur et à mesure que l’on se rapproche du point de situation humaine de
l’observation. La relative proximité de l’objet d’observation d’avec le sujet
qui l’observe, lui enlève plus de mystère que s’il était encore plus loin.
Hors çà, la prise en compte dans cette
même perspective de la dimension Espace-Temps, indique, elle, que plus l’objet
est ancien plus la sensation de mystère est grande… … …
La théorie des Cordes comme celle de
l’expansion éternelle, ou encore de l’énergie noire, convergeraient vers l’idée
de l’existence d’un Multivers. Mais ces théories, au premier chef de laquelle
la théorie inflationnaire, sont bourrées de lacunes et les scientifiques se
perdent en conjectures. Autre exemple d’absurdité, le mouvement d’expansion
crée de nouveaux Big Bang comme corollaires de l’inflation éternelle elle-même,
avec la naissance de nouveaux univers … et si chaque univers s’étend à son tour,
l’espace entre ces univers s’étend aussi ; donc on ne peut pas observer le
Multivers et donc on ne peut pas prouver qu’il existe ; ce n’est plus de
la Science, on se perd en supputations ordinaires ... Le
décalage entre la théorie et l’observation est tel que les résultats
n’aboutissent à rien. Les équations se contredisent entre elles et se perdent
finalement. Avec l’ensemble de ces pertes de repères, les scientifiques sont
dans l’impossibilité de décrire l’ensemble de l’Univers même au moyen de la
théorie des Cordes. La prise en considération d’un Multivers composé d’une
infinité d’univers aux propriétés inconnues est une aberration ; cela veut
donc bien dire en fait, que l’idée d’univers s’est considérablement dégradée
pour acquérir un sens à la fois restreint et totalement banal. Les chercheurs
ont dévoyé notre enveloppe naturelle, l’idée elle-même mystérieuse, celle d’un
mystère, l’Univers, pour la réduire au rang d’un des objets qui l’habite, comme
par exemple celui d’une galaxie.
Nous touchons là le début d’une
désacralisation regrettable.
Les réflexions ostensiblement péri-profanes
ou approximativement philosophiques de notre part, ici présentes, à propos du
Big Bang et de ses prolongements naturels, illustrent parfaitement l’état de
dégénérescence wallérienne avancée dans lequel se trouve la science en général,
y compris dans ses branches dites les plus exactes et sa dérive insensible pour
un retour vers le sens commun
empirique ; c’est en démultipliant à l’infini ses procédures, ses protocoles
et ses équations au sein d’une même discipline donnée, qu’elle perd de plus en
plus de la solidité liée à son statut et à la définition de ce qui faisait sa
catégorie si particulière, hier encore.
Guy Paradoxe
Rédigé en 2012
Guy Paradoxe
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